C'est au tour de Nelson District de se dévoiler ....
Pouvez-vous nous présenter votre maison d’édition ?
Nelson District est une maison d'édition primo-numérique créée en 2014 et axée sur des auteurs provençaux, au sens large.
Nelson publie pour l'essentiel des romans autour des thématiques suivantes : romance, terroir, polar et fantastique, mais n'est pas fermé à d'autres genres, tout en restant dans le roman.
Pour vous une ME c’est quoi ?
C'est un tremplin pour les auteurs, afin qu'ils puissent se faire connaître et poursuivre leur histoire éditoriale, riches d'expériences. C'est un lieu d'échange, de dialogue, partage d'une aventure. Un lieu de progression sur son chemin personnel de l'écriture. C'est une écoute de l'auteur, et un travail sérieux sur les textes, la couverture, le codage de l'epub.
De combien de personnes se composent votre équipe/ ME ?
Je suis toute seule !
C'est pourquoi je fais tout, car je n'ai pour l'instant pas les moyens d'externaliser une partie de la charge. C'est donc très varié !! C'est aussi la raison pour laquelle je publie peu, chaque étape a besoin de temps, même si je travaille sur plusieurs manuscrits en parallèle.
Parlez-nous de votre ligne éditoriale ?
J'ai choisi de publier des auteurs résidant autour de chez moi en Provence pour pouvoir les rencontrer, avoir des échanges autour d'un café. J'ai besoin de ce contact, je suis toujours frustrée par les échanges mails, tout va plus vite en relation directe.
La ligne circule pour l'instant entre quatre catégories principales de romans : terroir, romance, polar et fantastique, mais comme je l'évoquais plus haut je ne suis pas complètement fermée à d'autres genres, tout en restant dans le roman. Je ne fais pas de publications jeunesse, ni d'essais.
Comment se passe le choix des ouvrages à publier ?
Parfois ce sont des rencontres, dans la vraie vie ou sur le net, ou parfois des manuscrits qui atterrissent dans ma boîte mail.
Évidemment, le roman doit être bien écrit. La majorité des manuscrits échouent sur ce point ; ils ne sont tout simplement pas prêts à rencontrer un public.
Ensuite, j'ai rapidement, en quelques pages, le feeling ou non avec un texte. Si le feeling est là, je creuse pour voir si c'est publiable au sein de ma maison d'édition. Il faut à la fois que le texte colle à ma ligne éditoriale, et que l'auteur qui veut faire partie de l'aventure sache qui je suis (a-t-il bien compris comment travaille ma maison d'édition?) et ce que j’attends de lui. De son côté, ses objectifs sont-ils en adéquation avec mes possibilités ? Tout ce terrain doit être défriché avant la signature d'un contrat, et le feeling doit se faire à double sens.
Mais même si le texte est important, il faut savoir qu'il n'est pas rare qu'un roman, même d'excellente facture, n'arrive pas à émerger de la masse des 80 000 livres publiés tous les ans en France. D'où l'importance toute particulière que j'attache à la relation auteur/éditeur.
Pouvez-vous expliquer aux lecteurs les différentes étapes de publication ?
Une fois le texte sélectionné, il y a toute la partie relecture/ correction, qui peut être assez longue. Je suis du genre pénible sur des virgules, des espaces etc., et parfois des passages plus ou moins longs à reprendre. Il y a la partie mise en page, qui est différente si on fait du numérique ou du papier. L'étape de choix du titre et de la couverture est tout aussi cruciale. Là aussi cela peut prendre beaucoup de temps. Il faut à la fois répondre aux désirs et aux goûts de l'auteur pour ne pas dénaturer son œuvre, et rester commercialement réaliste. Je peux renoncer à publier un texte au simple motif que je ne suis pas d'accord sur le titre. S'il n'y a pas moyen de trouver un compromis avec l'auteur, tant pis. Idem pour la couverture.
Pour le numérique il y a le codage de l'epub, la vérification du rendu sur différents supports, puis la remise du fichier au distributeur.
Faites-vous uniquement de la publication papier ? Pourquoi ?
Je fais de la publication numérique. C'est la volonté première du label.
Au-delà, parfois, il est possible de faire quelques tirages papier, en petite quantités, surtout pour pouvoir tourner sur des salons. La chaîne de diffusion/distribution papier est à mon niveau trop chronophage et trop coûteuse pour que je m'y engage plus avant.
Comment faites-vous la promotion de vos ouvrages ?
La promotion se fait pour l'essentiel au travers du net : blogs, sites, réseaux sociaux, librairies numériques. Et il est important que l'auteur s'y engage aux côtés de son éditeur ; c'est difficile et moins porteur de travailler en solo sur cette question.
En tant qu’éditeur que pensez-vous des blogs littéraires et des partenariats qui se font de plus en plus nombreux ?
Comme partout, il y a les gens sérieux, et les autres. Je trouve formidable que les amoureux des livres fassent des blogs pour partager leur ressenti avec d'autres, se conseillent des titres de lectures qu'ils ont aimé. En tant qu'éditeur, nous avons besoin que des gens parlent de nos livres, c'est donc un échange gagnant/ gagnant d'envoyer un exemplaire contre une critique qui nous donnera un peu de visibilité – ou pas. Et si le blogueur n'a pas aimé, tant pis. C'est pourquoi j'accepte aussi les demandes de tout petits blogs, qui ont peu de trafic, il leur faut bien commencer quelque part ; je souhaite juste sentir l'honnêteté de leur démarche.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Nelson Distict publie sans DRM, c'est à dire sans verrou numérique, sans protection contre la copie. C'est à la fois un acte militant, contre ces verrous qui nous pourrissent la vie quand on veut copier un fichier légalement acheté d'un support à un autre, mais aussi un acte de responsabilisation des lecteurs. Si on prête ou on donne un livre papier, on ne l'a plus en main. Si on copie ou partage un livre numérique, on le multiplie, et on ne sait pas combien de fois sa copie sera à son tour multipliée. Télécharger sur internet un fichier « gratuit » Nelson District, c'est un vol et rien d'autre. Que ceux qui le font aient l'honnêteté, même si cela peut sembler antinomique, d'assumer qu'ils sont des voleurs. Se cacher derrière le fait, par exemple qu'on aurait peu d'argent, c'est à la fois dénier aux auteurs la faculté de vivre de leur plume, puisqu'ils seraient sensés travailler des mois sur un texte sans rien recevoir en échange, ce serait aussi faire fi de la foison de livres vraiment gratuits qui sont en offre légale sur des sites officiels. Point besoin de voler pour lire gratuitement toute l'année.
Pour conclure, merci pour cette demande d'interview, c'est toujours agréable d'échanger, même si ce n'est pas en direct, avec des lecteurs, et bien sûr de pouvoir nous faire connaître. N'hésitez pas à faire un tour sur les pages de nos auteurs, pour ceux qui en ont.
N’hésitez pas à donner tous les liens publicitaires nécessaires !
sites auteurs :
Esther jules : http://esther-jules.iggybook.com/
Gilles Milo-Vacéri : www.milovaceri.com
Georges Terlon : www.terlon.net