Notions générales 2 : mode et temps, lexique, figures de style et registres (Objet d'étude 1ere)
Notions générales 2 : mode et temps, lexique, figures de style et registres
I) Connaitre les valeurs des modes
1- Valeurs des modes personnels (qui se conjuguent)
L’indicatif affirme la réalité du fait qu’il exprime.
Le subjonctif présente des faits interprétés (possibles, souhaités). Dans une indépendante, il exprime l’ordre et la défense, le souhait ou l’indignation. Il porte la marque de la présence du locuteur et traduit une pensée, un sentiment ou un désir. Dans une subordonnée, il s’emploie avec des verbes de volonté, de doute, de souhait et de sentiment.
Le conditionnel présente les faits comme éventuels, probables ou peu certains. Il exprime une hypothèse. Avec « pouvoir » ou « vouloir », il formule une demande plus nuancée et polie. Il modalise une affirmation et exprime les modalités d’un jeu (imaginaire).
L’impératif exprime une volonté plus ou moins affirmée : ordre ou défense, prière, désir,…
2- Valeurs des modes impersonnels (qui ne se conjuguent pas)
L’infinitif : S’il est l’équivalent d’un nom peut en prendre toutes les fonctions. S’il est verbe d’une proposition principale ou indépendante, il exprime la délibération, un ordre, un sentiment vif comme l’indignation ou un désir très fort. L’infinitif de narration apporte de la vivacité au récit : il équivaut à un présent de narration. Il est employé dans une proposition subordonnée infinitive après les verbes de sensation ainsi que « laisser » et « faire ».
Le participe et le gérondif : Si le participe est l’équivalent d’un adjectif, il peut en prendre toutes les fonctions. S’il est le verbe d’une subordonnée, il a valeur circonstancielle, il possède un sujet et peut avoir des compléments. Le gérondif est invariable et a valeur de complément circonstanciel.
II) Analyser les temps du récit
1- Passé simple et passé composé
Le passé simple rapporte une action ou un fait passé ponctuel qui n’est pas envisagé dans sa durée et est terminé. Il rapporte des événements qui se détachent au premier plan sur un arrière-plan. Il rapporte un fait unique ou inhabituel.
Le passé composé peut parfois se substituer au passé simple mais il apporte quelques nuances : les événements semblent plus récents, effet de proximité et d’implication du narrateur et donne au récit une tournure familière.
2- Valeurs de l’imparfait
L’imparfait présente les faits dans leur durée. Il a une valeur descriptive : il évoque les circonstances, les éléments secondaires, l’arrière-plan sur lequel se détachent les événements principaux. Il indique qu’un fait se répète.
3- Expression de l’antériorité et de la postériorité
Le plus-que-parfait exprime une action antérieure à un fait rapporté à l’imparfait, avec l’idée d’une répétition de cette séquence.
Le passé antérieur exprime une action antérieure à un fait rapporté au passé simple.
Le conditionnel temps (futur dans le passé) exprime une action postérieure à un fait raconté rapporté au passé.
III) Exploiter un champ lexical
1- Qu’est-ce qu’un champ lexical ?
C’est l’ensemble de mots qui désignent des réalités ou des idées appartenant au même domaine, à la même notion. Ils peuvent appartenir à différentes classes grammaticales. Le champ lexical dominant renseigne sur le thème du texte.
2- La combinaison de champs lexicaux
La succession de plusieurs champs lexicaux donne des informations sur la structure du texte, l’évolution d’un personnage ou d’une situation. L’association de champs lexicaux rapproche deux réalités distinctes et crée un nouvel univers. L’opposition entre plusieurs champs lexicaux crée un effet de contraste ou souligne une tension au cœur du texte.
3- Quatre champs lexicaux essentiels
Il faut maitriser le champ lexical des cinq sens, des émotions/sentiments et affectivité, du bien/mal/morale et des éléments naturels.
4- Qu’est-ce qu’un réseau lexical ?
Un réseau lexical est constitué d’un champ lexical et de tous les mots qui, en raison de certaines connotations et du contexte, renvoient aussi à ce domaine. Son analyse complète celle du champ lexical, elle permet de discerner plus en profondeur la richesse d’un texte, les échos entre les mots et les nuances à travers leurs sens connoté, d’en dépasser le sens littéral.
IV) Analyser des figures de style
1- Les figures d’analogie
La comparaison rapproche deux réalités au moyen d’un outil grammatical de comparaison.
La métaphore établit une analogie, une assimilation totale entre deux réalités sans outil de comparaison. Elle aboutit parfois à la disparition du comparé. Une métaphore développée sur plusieurs phrases est une métaphore filée.
La personnification prête à un animal et à une chose les caractéristiques d’un être humain et les représente sous la forme d’une personne.
L’animalisation prête à une personne et à une chose les caractéristiques d’un animal et les représente sous la forme d’un animal.
L’allégorie représente une réalité abstraite, une idée de façon concrète et sensible.
2- Les figures de substitution
La métonymie remplace un élément par un autre élément qui entretient une relation logique avec le premier. Elle met en relief un aspect de la réalité désignée.
La périphrase remplace un mot par une expression formée de plusieurs mots de même sens. Elle développe une/des caractéristique(s) de la réalité désignée.
3- Les figures d’opposition
L’antithèse oppose fortement deux mots ou expressions. Elle crée un effet saisissant met en relief des contradictions.
Le chiasme dispose de façon symétrique les termes d’une double opposition.
L’oxymore rapproche en une réunion surprenante, au sein d’une même expression, deux mots contradictoires.
L’antiphrase consiste à dire le contraire de ce que l’on pense. Elle crée l’ironie.
Le paradoxe avance une idée contraire au bon sens, à l’opinion commune
4- Les figures par atténuation ou amplification
L’euphémisme atténue une réalité désagréable ou déplaisante.
La litote consiste à dire le moins pour suggérer le plus.
L’anaphore commence une série de vers, de propositions ou de phrases par le ou les mêmes mots : elle donne un rythme ample et crée l’emphase.
La gradation est une succession de mots d’intensité croissante ou décroissante.
L’hyperbole est une très forte exagération.
V) Reconnaitre les registres littéraires 1
1- Rire et sourire
Le comique a pour but de faire rire. Il comporte plusieurs variantes et recourt à divers procédés. Il n’y a pas de comique en soi, ce sont les procédés d’écriture qui rendent une situation comique.
Le comique visuel, surtout de gestes, est fréquent dans la farce.
Le comique de mots joue sur les accents, les insultes, les répétitions,…
Le comique de répétition consiste à répéter plusieurs fois les mêmes mots, les mêmes gestes ou la même situation.
Le comique de situation repose sur le déguisement, le quiproquo, les coups de théâtre,…
Le comique de mœurs fait la satire d’un comportement social, individuel ou collectif.
Le comique de parodie imite de façon caricaturale une œuvre ou une personne sérieuse.
Le comique de l’absurde bouleverse les repères logiques, crée des effets de décalage.
2- Se moquer
Le registre ironique : il dit le contraire de ce que l’on pense pour faire comprendre sa véritable opinion. Il a pour effet de critiquer des personnes, de discréditer la thèse adverse. Il joue sur l’implicite. Ses principaux procédés sont l’antiphrase, la litote, la périphrase, la fausse naïveté.
Le registre satirique : il ridiculise des individus, des groupes sociaux,… il se caractérise par une critique politique, sociale, religieuse ou idéologique. Il recourt à la simplification, à l’exagération et à la dévalorisation surtout grâce aux images.
Le registre burlesque : il parle en termes grossiers, triviaux ou archaïques de sujets sérieux et graves. Il repose sur le principe du décalage entre le registre et le sujet traité. Il prend parfois la forme de la parodie.
VI) Reconnaitre les registres littéraires 2
1- Les registres tragique, pathétique et lyrique
Un texte tragique inspire la terreur, le désespoir sur le destin de l’homme et traduit le déchirement ou l’impuissance.
Un texte pathétique inspire pitié, tristesse, douleur.
Un texte lyrique fait partager les émotions, les sentiments intimes, les états d’âme et les traduit de façon poétique et exaltée.
Un texte élégiaque exprime la plainte, la mélancolie.
2- Les registres épique et fantastique
Un texte épique provoque l’admiration pour les exploits héroïques parfois merveilleux d’un héros.
Un texte fantastique trouble par des phénomènes inexplicables et inquiétants dans un univers familier.
3- Les registres didactique et polémique
Un texte polémique donne l’impression de violence contre un adversaire.
Un texte didactique donne l’impression que l’on dispense un enseignement, que l’on donne une leçon.
VII) Lire une image
1- L’image se lit
Il faut repérer la nature de l’image (dessin ? tableau ? photographie ? BD ? vignette de film ?).
Il faut repérer le cadrage, les plans, les lignes ou points de forces, les lignes courbes, droites, horizontales ou verticales. Les lignes de force divisent l’image en tiers. Les points de force se situent à l’intersection de ces lignes imaginaires. Il faut repérer les couleurs chaudes ou froides, associées à des jeux de lumière.
Comment l’image est-elle vue ? De l’extérieur ? À travers un personnage ? En plongée ? En contre-plongée ?
Quel est le registre de l’image ? Poétique ?comique ?dramatique ?épique ?polémique ?
Quelles sont les fonctions de l’image ? Raconter ? Décrire ? Informer, expliquer ? Argumenter, convaincre, critiquer ? Traduire et provoquer des émotions ? Faire rire ? Provoquer la peur ou l’admiration ?
2- L’image a un sens
Elle suggère par le hors-champ et son implicite. Elle interprète la réalité et les textes par les choix qu’elle opère. Elle métamorphose la réalité et peut prendre une valeur métaphorique ou allégorique. Elle s’interprète suivant le contexte, l’inscription dans une succession d’images.
éditions Hatier année 2011