Quelques questions sur vous et l’écriture
Présentez-vous en quelques mots.
Un bélier de 55 ans qui fête ses trente ans d'édition, ses 4 romans publiés en 20 ans, presque infatigable (ce qui peut-être pénible pour ceux qui vous suivent), plutôt gentil et accessible de nature, un indépendant qui pardonne facilement mais n'oublie rien.
Parlez-nous de votre dernier ouvrage.
L'été des lucioles, qui vient de paraître chez Heloise d'Ormesson, raconte les vacances de Victor, 9 ans, au Cap Martin, avec ses deux mamans et sa sœur adolescente, qui va découvrir sur le chemin des douaniers d'incroyables secrets de famille. Lucioles, papillons, jumeaux et baronne lui ouvriront la porte d'un secret bien plus important qui changera sa vie et celle de sa famille.
Depuis quand écrivez-vous ?
Depuis l'âge de dix ans (un journal intime), puis douze ans (les premières nouvelles)...
Que vous apporte l’écriture ?
Un incroyable bien-être et une sensation exaltante comme si tout ce qui bouillonnait en moi s'apaisait enfin.
Dans quelle condition écrivez-vous ?
Je peux écrire presque n’ importe où, à condition d'avoir une table pour poser mon ordinateur. J'écris beaucoup en musique, je retravaille en silence. Je bois beaucoup d'eau, fume énormément (ce n'est pas un conseil), et j'ai une tablette de chocolat noir à portée de mains.
Quelle est votre source d’inspiration ?
La vie qui m'entoure, celle de mon cercle intime, et les nombreuses nouvelles que j'ai écrites entre l'âge de douze ans et aujourd'hui....
Etes-vous écrivain à part entière ou exercez-vous une profession à coté ? Si oui laquelle ? Que vous apporte-t-elle par rapport à votre travail d’écrivain ?
Je dirige une agence de communication spécialisée dans l'édition qui se charge de faire la promotion des auteurs. Je sépare naturellement ces deux activités, question à la fois d'équilibre et d'éthique. Par contre cela me permet à la fois de mieux comprendre ce qu'attendent les écrivains au moment de la parution d'un roman et de mesurer ma chance d'être dans ce milieu. Et probablement d'être relativement serein au moment de la parution d'un de mes romans, même si ce n'est pas le moment que je préfère. Le plus intense reste évidemment l'écriture d'un livre ou d'une nouvelle.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oh oui, mêmes plusieurs! Je vais m'atteler bientôt aux premières recherches afin de commencer mon cinquième roman qui paraîtra si tout va bien en janvier 2016. Je suis tout excité! J'ai rendu un texte court qui va paraître début novembre chez Albin Michel, dans un collectif d'écrivains, "toi mon frère, toi ma sœur" ou je parle de mes deux sœurs à hauteur d'un enfant de neuf ans! On ne se refait pas. J'ai déjà les sujets du 6eme et 7eme roman... Mais chut. Je n'ai pas encore commencé le cinquième.
On dit souvent que l’auteur « fait passer un message » : est-ce le cas pour vous ? Si oui quel est ce message ?
Non je ne cherche pas à faire passer de message. Je suis comme mes narrateurs de neuf ans, je ne juge rien, j'essaye juste de comprendre. Être un passeur d'émotion. Voici ce que j'aimerai transmette à mes lecteurs.
Si vous deviez changer quelque chose dans votre carrière d’écrivain, ce serait quoi ?
Rien. On ne change pas le passé. Et je n'ai pas de regrets, pas le temps!
Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ?
4 romans, 4 maisons d'éditions... Mais tout est lié au hasard, aux rencontres, et surtout au fait d'avoir attendu 10 ans à chaque fois pour publier mes trois premiers romans, ont fait que j'ai dûchanger d'éditeur. Maintenant je me sens en famille chez Heloise d'Ormesson et j'ai bien l'intention d'y rester...
Quelques questions sur vous et la lecture
Qui vous a fait aimer la lecture/ l’écriture ?
En ce qui concerne la lecture, bien entendu l'école et les professeurs de français qui m'ont guidé. Puis mes propres goûts et des librairies. Pour l'écriture, le besoin d'exprimer ce bouillonnement intérieur qui était le mien, déjà à 10 ans et qui n'a jamais cessé depuis. L'exprimer, puis le calmer, l'apprivoiser en fait.
Quel est votre auteur préféré en dehors de vous-même bien sûr ! ?
Tennessee Williams, sans aucun doute. Pour l'ensemble de son œuvre. Puissante, passionnée, dramatique, subtile, moite, et cela quel que soit le milieu social. Inégalable pour moi. Et je ne serais jamais mon auteur préféré, je doute trop, heureusement.
Quel type de lecteur êtes-vous ?
Quand je découvre un auteur j'aurais tendance à tout lire. Je lis en priorité les livres que je défends, et qui ne sont pas tous des livres que j'irais acheter en librairie. Cela ne me dérange pas, car je suis très ouvert, très curieux en général. La culture pour moi, reste l'ouverture à l'autre, de Barbara Cartland à Kierkegaard.
Qu’aimez-vous lire ?
Surtout des romans, parfois des biographies.
Quelques questions sur les blogs et tout le reste …
Que pensez-vous des blogs littéraires ?
Généralement beaucoup de bien. Je les suis depuis longtemps. Certaines blogueuses sont devenues des amies.
A la fois dans mon métier d'attaché de presse parce que j'ai vite compris à quel point j'en aurais besoin pour mes auteurs et pour la diversité de la toile. Tous les genres y sont représentés. Et puis les blogueuses ou les blogueurs sont avant tout des lecteurs qui parlent directement aux lecteurs. Pas de filtre. En tant qu'écrivain, j'ai le sentiment d'être suivi et je sais combien cela a compté et comptera pour moi.
Que pensez-vous de mon blog en particulier et quel est pour vous l’intérêt de répondre à ce petit questionnaire ?
L'intérêt que vous portez aux écrivains est déjà important pour moi. Et les choix que vous faites. Au coup de cœur et court, avec la volonté de faire découvrir de nouveaux auteurs. J'aime ça. Répondre aux questions me fait toujours réfléchir. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Puis de partager tout cela ensuite non plus!
Comment gérez-vous les critiques des lecteurs de blogs qui ne sont pas des spécialistes ? (critique positive et négative) ?
J'ai eu en tant qu'écrivain très peu de critiques négatives. Je mentirais si je vous disais que cela ne m'affecte pas. Et souvent je ne suis pas d'accord, mais je ne le fais quasiment jamais remarquer. Après tout une lectrice ou un lecteur a le droit de trouver que mon roman est lent et qu'il manque d'émotions. Moi, j'ai l'impression d'avoir donné toutes les émotions et la rapidité qu'il m'était possible de coucher sur le papier. J'essaye d'être quelqu'un d'honnête ce qui peut paraître désuet. Quant aux blogueurs certains pour moi sont de véritables spécialistes de la littérature contemporaine.
Si vous deviez remercier un professeur que vous avez eu : ce serait qui et pourquoi ?
Mon prof de philo en terminale qui me faisait raconter mes rêves a l'issue des cours et qui a développé mon imaginaire au galop.
Pensez-vous que les jeunes ne sont plus capables d’apprécier la lecture ? Quels remèdes proposeriez-vous
Je connais beaucoup d'ado qui lisent, dont un certain nombre de blogueurs comme Tom, Nathan ou Theo qui se reconnaîtront. Il me semble que c'est à 20 ans qu'on lit moins. Les études, les réseaux sociaux, les jeux, l'amour... Lol. Il me semble pourtant que la littérature apprend tout.
Que pensez-vous du boom des éditions numériques ?
Le boom? En France c'est encore très faible comparé aux États-Unis!
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains ?
Travailler son texte jusqu'à épuisement. Ne pas céder à la facilité. Si l'écriture relève de la magie, un bon livre s'il distrait doit surtout faire réfléchir.