Quelques questions sur vous et l’écriture
1. Présentez-vous en quelques mots.
Je m’appelle Emilie Ansciaux, je suis Belge et j’habite à Mons. J’ai 28 ans, j’ai beaucoup de passions mais pas assez de temps pour toutes les exercer comme je le voudrais, deux chats (Ola et Kali), une adoration pour le chocolat au lait, les avocats (ceux qui se mangent !) et les bouledogues français !
2. Parlez-nous de votre dernier ouvrage.
C’est un petit peu compliqué ! Le tome 1 de ma trilogie « Eclipsis, la Destinée des Mondes » est paru en juillet 2013, le second tome en septembre 2014, puis le premier tome a été réédité en janvier 2015. Quoiqu’il en soit (je m’égare !) il s’agit des deux premiers tomes de ma trilogie « Eclipsis, la Destinée des Mondes ». Il s’agit d’un roman fantastique (le genre, je ne me jette pas de si gros bouquets de fleurs, rire) basé sur le principe de mondes parallèles reliés par des portes. Le monde de départ, le Monde Principal, est dirigé par un roi et des sorcières tyranniques, qui se sont unies il y a longtemps pour former l’Alliance des Pouvoirs. Une jeune femme, Angélique, va tenter de libérer son peuple en enlevant l’héritier du roi pendant son baptême. Afin d’éviter les représailles, elle va s’enfuir avec l’enfant à travers une porte spéciale, qui l’amènera dans un autre monde. Ce passage va avoir des conséquences catastrophiques pour l’ensemble des mondes, il va déclencher l’Eclipsis. Angélique va continuer son voyage à travers les mondes, et découvrir petit à petit pourquoi sa destinée est particulière, et ce qu’elle peut faire pour tenter de sauver les mondes.
3. Depuis quand écrivez-vous ?
J’écris depuis que j’ai huit ou dix ans environ. De petits poèmes puis des courtes nouvelles d’horreur, un peu à la « Chair de Poule ». Puis, j’ai commencé à écrire de plus longues histoires, jusqu’à Eclipsis.
4. Que vous apporte l’écriture ?
La capacité de me vider l’esprit, de transcrire les différentes sensations et parfois frustrations qui m’envahissent de la journée. C’est aussi pour moi simplement un sentiment agréable que de créer. Créer des personnages, des mondes, des histoires et des enchevêtrements partis de rien ou d’une simple petite idée sans importance qui me traverse l’esprit au cours de la journée.
5. Dans quelle condition écrivez-vous ?
Partout, à n’importe quel moment de la journée. J’aime bien les trains, les gares ou les parcs. Mais cela ne m’arrive pas souvent alors la plupart du temps, j’écris à mon bureau le soir, simple et classique.
6. Quelle est votre source d’inspiration ?
Le monde qui m’entoure, les nouvelles, les gens, et aussi les histoires qui tournent en boucle dans ma tête en continu. Souvent, c’est ainsi que les idées me viennent, sans vraiment y penser.
7. Etes-vous écrivain à part entière ou exercez-vous une profession à coté ? si oui laquelle ? Que vous apporte-t-elle par rapport à votre travail d’écrivain ?
Je suis divisée en trois en réalité (en quatre jusqu’en septembre !). J’exerce la profession de project manager pour une société pharmaceutique (je rédige les demandes de subventions, les projets scientifiques et les rapports associés à la recherche), je termine une thèse de doctorat sur la maladie d’Alzheimer (que je défends en septembre), je suis auteur, et j’ai également monté ma maison d’édition depuis janvier. Quatre casquettes, donc. Mon travail de project manager me permet d’avoir les finances nécessaires pour lancer ma maison d’édition.
8. Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Oui, plein ! Le troisième et dernier tome d’Eclipsis sortira en septembre. Début 2016, un livre jeunesse « Doudou, le petit dragon qui voulait lire » paraîtra, illustré par Chris Weyer. J’ai également un projet de roman fantastique « Alénor et le puits des âmes », qui paraîtra fin 2016, et actuellement, une nouvelle montoise paraît un mois sur deux pour être vendue exclusivement dans un magasin de la rue de Nimy à Mons « Créa City » et sur les salons littéraires.
9. On dit souvent que l’auteur « fait passer un message » : est-ce le cas pour vous ? Si oui quel est ce message ?
Pour ma part, je pense que c’est plutôt un message inconscient que je fais passer dans chacun de mes livres, ils sont une partie de moi, de la personne que j’étais au moment de les écrire, et le message et les émotions ressentis à la lecture diffèrent pour chacun des lecteurs. La meilleure façon de le découvrir, c’est donc de les lire :-)
10. Si vous deviez changer quelque chose dans votre carrière d’écrivain, ce serait quoi ?
Si j’avais le pouvoir de changer des choses dans mon passé, j’en changerai sans doute beaucoup, mais avec toujours la crainte de ne pas me retrouver ici dans la même situation. Cette éternelle question du passé qui modifie le futur, alors je dirai que pour ma part je ne changerai rien, je suis bien comme je suis actuellement et heureuse d’être à cette étape de ma carrière d’écrivain.
11. Comment s’est fait le choix de votre maison d’édition ?
Le choix de ma première maison d’édition (Mon Petit Editeur) pour la publication du premier tome s’est fait parce que j’étais inexpérimentée et que je ne connaissais pas du tout le monde de l’édition. J’aurai pu mieux tomber, mais cela aurait pu être bien pire. Pour le second tome, j’ai été éditée chez Acrodacrolivres, une maison d’édition belge créée par un ami écrivain, Bou Bounoider. C’est suite à cela que l’idée de créer ma maison d’édition s’est imposée à moi concrètement. J’ai compris deux choses en regardant Bou et sa maison d’édition : rien ne rend plus heureux que de faire ce qu’on aime ; et la création d’une maison d’édition est un projet réalisable si on se donne les moyens d’atteindre ses objectifs. C’est ce que j’ai fait et depuis janvier, mon choix de maison d’édition est beaucoup plus simple, puisque j’ai lancé Livr’S Editions (plus d’informations sur le site internet officiel www.livrs-editions.com... un petit peu de publicité, ça ne fait pas de mal, rire).
Quelques questions sur vous et la lecture
1. Qui vous a fait aimer la lecture/ l’écriture ?
Ma maman. Je ne dis pas que j’ai su lire avant de savoir marcher, mais j’ai su lire avant de savoir faire beaucoup d’autres choses, et ce virus ne m’a jamais quitté. Celui de l’écriture est venu tout naturellement.
2. Quel est votre auteur préféré en dehors de vous-même bien sûr ! ?
J’ai plusieurs auteurs dont je lis et relis les ouvrages avec un plaisir inchangé : Amélie Nothomb, Jean-Christophe Grangé, Stephen King. Par contre, si je ne devais emporter qu’un seul livre sur une île déserte, ce serait « Le rêve », de Zola, car c’est celui qui m’a provoqué la plus grande émotion (jamais je n’ai pleuré autant en lisant un livre, et d’ailleurs j’ai un peu les larmes aux yeux en y pensant, heureusement, on ne me voit pas !)
3. Quel type de lecteur êtes-vous ?
Un lecteur sympa ! Je termine tous les livres que je commence (à une exception près, j’y reviens dans un instant), et j’aime quasiment tous les livres que je lis, ou du moins je ne les déteste pas. Le seul livre que je n’ai pas lu en entier c’est « Ensemble, c’est tout », d’Anna Gavalda. Rien ne m’a plu dans ce livre, mais peut-être que je n’étais pas dans de bonnes dispositions en ce moment, je devrai peut-être essayer de le relire à l’occasion. Il y a aussi deux livres très à la mode que je n’ai pas lu (je n’aime pas les effets de mode et les succès planétaires^^), il s’agit de Twilight et de 50 nuances de Grey. J’ai lu cinq lignes de Twilight et j’ai reposé le livre, et j’ai lu tout de même une dizaine de pages pour le second, mais l’ai finalement arrêté également. Bon, soyons honnêtes, il y a donc trois livres que j’ai commencé sans jamais les terminer, mais jusqu’à présent je ne le regrette pas.
4. Qu’aimez-vous lire ?
J’aime tout lire, ou presque (voir la question précédente, rire). J’aime lire les romans, les nouvelles, les pièces de théâtre classiques parfois, les articles scientifiques (en quantité raisonnable !), les sous-titres de mes séries et même l’étiquette de mon paquet de céréales. Je crois que j’aime lire avec un grand L, tout simplement.
Quelques questions sur les blogs et tout le reste …
1. Que pensez-vous des blogs littéraires ?
Je pense que c’est d’abord une belle preuve de passion que de réussir à tenir un blog et à faire partager ses avis et ses lectures, et c’est surtout une très belle occasion pour nous, auteurs, de nous faire connaître d’un plus large public.
2. Que pensez-vous de mon blog en particulier et quel est pour vous l’intérêt de répondre à ce petit questionnaire ?
De la même manière que pour la question précédente, il s’agit pour moi de me faire connaître un peu d’un public qui peut-être ne me connaît pas encore, ou pense que je ne suis pas sympa (si, si, je le suis, je le jure !). Concernant la première partie de la question, je vais être tout à fait honnête (ho la la, on va peut-être me trouver moins sympa du coup !), je ne vais pas très souvent sur les blogs, non pas par manque d’intérêt, mais par manque de temps (quatre casquettes, ça prend du temps !). Mais pour répondre à la question de manière objective, je viens d’aller le consulter plus en profondeur. Je trouve qu’il est bien agencé, il est clair et agréable à regarder et à lire au niveau des graphismes et de l’écriture. Et un détail qui pour moi a de l’importance quand il s’agit d’un blog littéraire : il n’y a pas (en tout cas pour ce que j’en ai lu) de fautes, et ça c’est vraiment très appréciable. De plus, ces interviews sont plaisantes et les questions sont intéressantes (non non, c’est sincère je ne suis pas une lèche-botte pour avoir mon article en première page, rire)
3. Comment gérez-vous les critiques des lecteurs de blogs qui ne sont pas des spécialistes ? (critique positive et négative) ?
Avec l’expérience qui commence et le recul, je les gère bien. Elles me permettent de m’améliorer, et il est toujours possible de s’améliorer. Et puis, même s’il s’agit de quelqu’un de non spécialiste, le ressenti par rapport à un livre est personnel et ne nécessite pas de compétences particulières, selon moi. Bien sûr, si quelqu’un me dit que j’écris mal ou avec des fautes d’orthographe, et qu’il me le fait remarquer avec un texte bourré de fautes, je vais peut-être le maudire intérieurement et lui lancer un mauvais sort, mais rien de plus.
4. Si vous deviez remercier un professeur que vous avez eu : ce serait qui et pourquoi ?
Ce serait madame Auvertus, ma professeur de français en secondaire supérieur au S.H.A.P.E. Elle n’est malheureusement plus là et je n’ai jamais eu l’occasion de la remercier car c’est elle qui la première m’a fait prendre conscience que j’avais peut-être un petit quelque chose pour l’écriture. Je rebondis sur une des questions précédentes : si je pouvais changer quelque chose, c’est une des choses que je changerai, j’irai lui dire merci. L’une des premières leçons était un exercice ou chaque élève devait écrire quelques lignes pour faire une histoire suivie (il y avait quatre ou cinq histoires en tout). A la fin de l’heure de classe, cinq élèves ont repris les morceaux d’histoires pour les compléter. Les autres ont écrit quelques lignes, et j’ai écrit une dizaine de pages. J’ai eu un énorme moment de solitude quand Mme Auvertus a annoncé que nous allions devoir les lire à voix haute ! J’ai lu pendant presque une heure je pense, puis elle m’a félicité et m’a dit que j’avais « un truc ». Voilà, il est un peu tard mais « Merci Madame Auvertus » (et voilà, j’ai encore la larme à l’oeil, pas facile cette interview !)
5. Pensez-vous que les jeunes ne sont plus capables d’apprécier la lecture ? Quels remèdes proposeriez-vous ?
Je pense que les jeunes apprécient toujours autant la lecture, mais ils sont simplement beaucoup plus sollicités par d’autres occupations, d’autres technologies. La lecture c’est souvent quelque chose de solitaire, et nous sommes dans une ère très « sociale » (en surface en tout cas). Je n’ai pas de remède miracle, je pense qu’il y aura toujours des gens qui aimeront lire et qui partageront leur passion, la transmettront à d’autres. Ha si, j’ai une solution, Livr’S Editions publie en mai et en juillet des livres jeunesse, « Tintamarre à la ferme », et « Le champs aux mille fleurs »... la solution serait que toutes les écoles du pays les commandent (rire).
6. Que pensez-vous du boom des éditions numériques ?
Personnellement, je suis trop attaché à l’objet livre que pour passer au numérique, même si de part ma casquette d’éditrice j’ai été obligée de m’y mettre, ne voulant pas obliger les auteurs à nous soumettre leurs manuscrits par la poste. Mais ça ne me procure pas le même plaisir que de tenir un livre entre mes mains, sentir son odeur, me voir avancer dans ses pages, voir arriver la fin du livre, me rappeler du dénouement... Ce sont des choses que je ne retrouve pas avec le numérique. Mais je comprends tout à fait les nombreux avantages que cette lecture apporte, ce n’est juste pas (encore) mon truc.
7. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes écrivains ?
Ecrivez ! Si vous voulez être publiés, en faire votre métier ou tout simplement écrire parce que ça vous rend heureux, alors faites-le et surtout, le laissez jamais personne vous dire que c’est une mauvaise idée, parce que les gens qui ne rêvent plus sont les plus malheureux.
La parole est à vous : Une dernière phrase ? pensée ? critique ?
L’angoisse de la dernière phrase... Merci de cette interview, elle m’aura tour à tour fait rire, sourire, pleurer et réfléchir, un peu comme un bon livre, et j’espère que les lecteurs apprécieront mes réponses, qu’elles leur donneront envie de découvrir mon univers s’ils ne le connaissent pas encore !