Mythologies de Barthes
Mythologies
Le monde où l’on catche : Description des bienfaits du catch qui est un spectacle qui montre la Justice, le Bien et le Mal dans toute sa splendeur. Catch équivalent au théâtre qui montre la Douleur. Le catch est une « catharsis » très réelle. Il ne doit pas être considéré comme un sport mais comme un spectacle.
L’acteur d’Harcourt : Les studios d’Harcourt montrent le visage de l’acteur dans sa « ville » qui n’est que mythe. Il n’y a que sur la scène où il vit sa vraie vie. L’acteur ne ment pas, il représente la vie tout comme ses photos le représentent : angélique, viril ou pur ?
Les Romains au cinéma : Critique du film Jules César où les acteurs ont tous une frange pour signifier qu’ils sont Romains et suent tous parce qu’ils pensent. Le signe est trop caricatural pour être vrai et non pas tourné en dérision. Il n’y a rien de « naturel » dans ce signe.
L’écrivain en vacances : « L’écrivain en vacances » est une façon de mystifier encore plus l’écrivain car sa « vocation » semble le suivre partout : il ne sera jamais un simple vacancier. Pour cela, il faudrait que son travail soit désacralisé pour que ce qu’il fait paraisse normal.
La croisière du Sang bleu : La croisière du Sang bleu a prouvé à quel point le roi est à la fois Roi-Dieu et Roi-Objet. Dieu parce que tout ce qu’il fait de commun avec les hommes surprend : il se rase seul ! Objet car tout est prévu pour lui, il est lié aux autres Rois. Pourtant malgré cette croisière qui sonne comme une « réserve », les rois gardent et surveillent leur pays.
Critique muette et aveugle : Dénigrement des critiques qui ne dont pas leur métier correctement quand une pièce ou une œuvre ne leur plait pas. Ils ne l’expliquent pas et disent seulement ne pas la comprendre, ce qui entraine le public. D’après lui, même s’il n’explique pas, le philosophe lui a compris et tente d’expliquer.
Saponides et détergents : Comparaison psychanalytique des détergents et de leur publicité avec la vie humaine. La Javel tue les saletés, les poudres ne font que séparer : rôle de la police. Il faut masquer le côté destructeur.
Le Pauvre et le Prolétaire : Charlot réussissait à faire coïncider Pauvre et Prolétaire. Sa simplicité qui fait résulter une sorte d’anarchie est un chef-d’œuvre en art.
Martiens : Barthes montre que les Martiens ne sont en fait qu’un autre nous. Que cela relève du mythe de l’identification. Cet autre est juste un peu plus avancé pour pouvoir être Juge, et c’est cette peur du Juge qui fait « la peur » des Martiens.
L’opération Astra : Il explique en utilisant la publicité Astra (pour de la margarine) que le mal est supportable car il vaut mieux un mal contingent à un mal essentiel.
Conjugales : Il explique les trois types de mariage : grand mariage, mariage d’amour ou de vedettes. Les trois types sont nécessaires au public surtout le 2e qui est de sa condition.
Dominici ou le triomphe de la littérature : Dominici a été condamné par la littérature car il n’y avait pas de preuves mais une « psychologie » possible. Il a été condamné parce qu’on lui a volé son langage au nom du langage : on n’a pas cherché à le comprendre.
Iconographie de l’abbé Pierre : Barthes examine les « styles » de l’abbé Pierre qui se veut neutre et est pourtant très représentation de son ordre et de sa religion.
Romans et Enfants : Barthes montre que la femme peut être égale à l’homme dans la création mais qu’au fond elle doit rester femme et avoir des enfants. Il lui laisse sa place dans le couple peu importe ce qu’elle fait et ce qu’elle est.
Jouets : Les jouets ne sont pour l’enfant que le monde de l’adulte à sa taille. Ils le préparent à accepter la vie. Il ne sera pas créateur. Les jouets sont là pour l’usage non pour le plaisir.
Paris n’a pas été inondé : La crue de 1955 n’a pas été une réelle catastrophe mais plutôt une fête. Elle a permis de créer un Paris plus maniable et a permis une solidarité entre les habitants, inexistante auparavant ?
Bichon chez les Nègres : Critique de l’histoire de Bichon chez les Nègres qui est idiote car c’est un héroïsme ridicule. Les Blancs sont présentés comme des Dieux alors que toutes les caricatures Noires sont présentes : cannibales, voleur,… Il précise que l’histoire vient de Match et pas de l’un de nos grands auteurs qui laisseraient le bénéfice du doute.
Un ouvrier sympathique : Etude du film de Kazan avec cette idée récurrente de présenter un mal pour cacher l’autre ainsi que celle de Justice et d’Etat qui sont la même chose. Critique du jeu de Blando ? Utilisation des méthodes de Brecht.
Le visage de Garbo : Décryptage du visage de Garbo qui est une Idée platonicienne. Une beauté non pas physique mais presque insaisissable.
Puissance et désinvolture : Il montre que dans les films certains éléments ne sont pas menaçants, ils préparent seulement une action et qu’il en est de même dans la vie.
Le vin et le lait : Mythe du vin qui est un Dieu pour les Français. Personne ne comprend celui qui refuse de boire du bin qui est signe de sociabilité et non d’ivresse. Son contraire n’est pas l’eau mais le lait.
Le bifteck et les frites : Le bifteck comme le vin est un élément français typique qui conditionne. Tout le monde doit en manger peu importe la cuisson. C’est un élément de notre culture associé aux frites qui sont le signe de notre « francité ».
« Nautilus » et « Bateau ivre » : Il parle des mondes crées par Verne qui ne sont que des mondes fermés et finis sans aucune possibilité de liberté ou de sortie : le modèle typique en est le navire, le « nautilus » qui est un monde complètement fermé car une fois en mer il n’y a plus possibilité d’en sortir. « Le bateau ivre » est le seul bateau objet et non prison car il dit : « je ».
Publicité de la profondeur : Il montre l’évolution de la pensée française sur la propreté. Les crèmes de beauté doivent être faites d’eau et non plus d’huile qui semble poreuse et donc sale.
Quelques paroles de M Poujade : Poujade pense le monde comme des égalités et condamne la dialectique qui ferait du monde un monde ouvert. En gros, il condamne la culture comme le faisait les fascistes.
Adamov et le langage : D’après les théories poujadistes, tout ce qui n’est pas dans le calcul est symbole. Ainsi, Adamov, dont le langage est juste autre, est devenu symboliste à cause de ses machines à sous inhabituelles dans le théâtre.
Le cerveau d’Einstein : Einstein est l’homme typique du mythe : à la fois machine et magique, il a ouvert une porte sur le monde mais celle-ci par son sacré s’est refermée. Il a réconcilié l’homme et sa puissance avec la nature.
L’homme –jet : L’homme-jet est une sorte de demi-dieu, réifié car il est inscrit dans le non-mouvement parce qu’il « dépasse » la vitesse. Il perd toute humanité à cause de sa combinaison qui le change.
Racine est Racine : Critique de la tautologie qui fait de Racine autre chose que Racine. Il faut être pur pour le comprendre, etc… Racine c’est Racine.
Billy Graham au Vel’ d’Hiv : Il parle de la campagne du docteur Graham pour « convertir » la France. Il compare cette séance du Vel’ d’Hiv à une séance d’hypnotisme. Cette campagne n’est en fait que politique.
Le procès Dupriez : La justice pour condamner cherche un cause, une raison comme le procès Dupriez alors que la psychanalyse qui doit analyser sa folie l’envoie au bourreau comme rationnel. Cela montres les oppositions entre justice, défense et psychanalyse.
Photos chocs : Le problème des « photos chocs » d’après Barthes, c’est qu’elles sont trop construites, elles ne font plus rien ressentir. La photo ne fait que montrer « le scandale de l’horreur ».
Deux mythes du Jeune Théâtre : Les spectateurs attendent de l’acteur qu’il sur et qu’il exagère les émotions car il a payé. De même, l’invention, même inutile, est toujours justifiée par le « style » qui enferme l’homme dans une non –réflexion. Le style ne devrait être qu’une technique d’évasion.
Le Tour de France comme épopée : Mythe le plus long. Barthes présente le Tour de France comme une épopée. L’homme se bat contre la Nature, il y a des règles, des héros. Il se base sur le Tour de France de 1955.
Le « Guide Bleu » : Critique du « Guide Bleu » qui ne fait que citer des monuments religieux sans intérêt car séparés du côté humaniste. Les habitants, la langue, la vie du pays ne comptent pas : cela est stupide.
Celle qui voit clair : Barthes montre que le courrier du cœur fait pour la femme ne lui octroie pas la liberté qu’elle croit. La femme n’existe que par son statut juridique.
Cuisine ornementale : Elle, car son public est populaire, fait une cuisine ornementale, de rêve. Tout n’est que décoration inaccessible pour apporter un peu de rêve.
La croisière du « Batory » : Le « batory » est une excuse pour voir la Russie en tant que touristes pour les journalistes du Figaro. Ils constatent dans la rue que leurs critiques sont justifiées : le communisme est encore pesant : tous rêvent de la France comme symbole de la liberté pourtant : « La liberté en vitrine… mais l’Ordre chez soi… »
L’usager de la grève : La grève est un « scandale » pour l’usager qui joue un rôle de petit-bourgeois. La grève est en fait acte de solidarité et de liberté contre cet état que l’usager juge « naturel ».
Grammaire africaine : Barthes critique la grammaire africaine qui interprète les mots comme elle veut et s’arrange pour que sa grammaire soit déformée afin d’aider la politique.
La critique Ni-Ni : La critique du « Ni-Ni » d’après Barthes est en retard sur la littérature qui ne fait plus de son « style » son point d’orgue et encore moins du balancement entre notion positive et négative.
Strip-tease : Il explique pourquoi le strip-tease n’est pas érotique : tout est fait pour maitriser cet érotisme en en faisant un sport, un travail, une passion voire une vocation. En France, il est naturalisé.
La nouvelle Citroën : Jeu de mot entre DS et « déesse ». C’est un mythe petit-bourgeois où l’apparence et la médiatisation ont joué un grand rôle mais le meilleur démystificateur étant le toucher, tout le monde se l’approprie.
La littérature selon Minou Drouet : Critique de la volonté de classer la littérature comme pour les écrits de Minou Drouet qui sont acceptés seulement si c’est de la poésie. Critique de la volonté de la bourgeoisie d’avoir des enfants-prodiges et de tout réduire à une seule chose ou objet.
Photogénie électorale : Analyse des photos électorales qui sont en fait un appel au vote jouant sur l’identification de l’électeur. Cela donne un côté physique à la politique. La position joue un grand rôle dans le sens que prend la photo.
« Continent perdu » : Analyse de ce film qui montre l’Orient comme un Occident un peu idéalisé avec de belles couleurs qui ne respectent pas l’Orient mais l’image que s’en fait un occidental.
Astrologie : Etude de l’astrologie qui est plus description que prédiction. Il la nomme : « littérature du monde petit-bourgeois ».
L’art vocal bourgeois : Il critique le fait de toujours ajouter des détails aux émotions à tel point qu’elles en deviennent irréelles. Cette tendance au détail est à mettre sur le compte de la petite-bourgeoise.
Le plastique : Barthes parle du plastique et des conséquences qu’il a eu sur le monde : la ?nature n’est plus une Idée, elle est commune car le plastique est partout, il est devenu l’élément, la substance principale de notre monde.
La grande famille des hommes : Critique de « la grande famille des hommes » qui ne signifie rien car même si naissance, mort voire travail nous sont à tous communs, ils n’ont d’intérêts que parce qu’ils sont liés à notre Histoire.
Au music-hall : Eloge du music-hall où le temps est réel et le spectacle travail malgré toute la magie qui l’entoure.
« La dame aux camélias » : Révèle le mythe de l’Amour qui n’est en fait qu’une passion qui s’explique suivant le lieu d’où provient l’amoureux. Marguerite se sait aliénée et objet mais ne se voit pas dans une autre situation.
Poujade et les intellectuels : Poujade critique les intellectuels dits oisifs car ils ne servent à rien. Il leur oppose le corps qui est utile. Il ne les condamne cependant pas tous, seulement ceux qui jugent, qui regardent mais au fond son anti-intellectualisme ne serait rien sans les intellectuels qui sont un mal nécessaire.
Le mythe, aujourd’hui
Le mythe est une parole : Le mythe est, pour Barthes, toute parole voire image qui donne un sens. Le mythe n’est jamais éternel car il est lié à l’histoire. Toute chose peut devenir un mythe.
Le mythe comme système sémiologique : le mythe comme le montre la sémiologie est un métalangage qui repose sur la langue-objet. Il se constitue de trois éléments : la forme, le concept et la signification.
La forme et le concept : Il explique que la forme ne se sépare pas du sens initial, elle l’appauvrit seulement. Le mythe est la cause du néologisme cat celui-ci exprime une idée « fausse » d’une chose comme dans l’exemple de la Chine.
La signification : Le mythe est dynamique mais ne doit pas avoir une signification trop pleine sinon il n’interpelle pas le lecteur. Rendre un mythe immobile pour l’analyser c’est lui enlever son côté mythique pour ne laisser que parole. La parole qui est utilisée par le mythe est une parole volée et forcément mal restituée.
Lecture et déchiffrement du mythe : Le mythe naturalise le concept car sans cela soit il le trompe soit il le dépasse. La lecture du mythe se fait en dehors du temps et du savoir.
Le mythe comme langage volé : Le mythe vole tout langage et plus le langage résiste, plus le mythe s’infiltre. La seule solution pour lutter contre le mythe serait de le mystifier à son tour comme le fait Flaubert dans Bouvard et Pécuchet
La bourgeoisie comme société anonyme : Il critique le fait que la bourgeoisie se veut anonyme alors que ses effets sont partout. Elle est très idéologique. Elle constate et perçoit mais n’explique jamais.
Le mythe est une parole dépolitisée : Tous les mythes sont politiques et même si certains sont endormis, ils sont toujours présents. Le mythe se sert du métalangage. Si nous ne voyons pas le côté politique d’un mythe c’est que celui-ci ne nous est pas adressé.
Le mythe, à gauche : Le mythe de « gauche » est un faux mythe, irréel car créé sans fabulation et sans réelle nécessité. Il est produit sur commande, est imparfait et ne ment pas alors que d’après Barthes, le mensonge est une richesse pour le mythe.
Le mythe, à droite : Barthe donne sept éléments qui constituent le mythe bourgeois tels que la tautologie ou le ninisme. L’homme dont l’image est donnée par le mythe est figé dans la Nature qui n’est qu’un Usage à transformer.
Nécessité et limites de la mythologie : Le mythologue de par sa fonction est exclu du monde social par son habitude à décrypter les mythes. Les hommes modernes sont aliénés car ils n’arrivent pas à saisir l’instabilité du réel : soit on saisit l’objet et nous le mystifions, soit nous le restituons encore mystifié.